Huile sur panneau de chêne. Au dos marque de la ville d'Anvers, gage de qualité du bois (trois mains avec un château).
Dimensions : h. 63 cm, l. 48,5 cm
Cadre en bois noirci sculpté à frise d’oves.
Dimensions encadrées : h. 78 cm, l. 63 cm
A la fois divine et séculaire, l’image de la Vierge entourée d’une guirlande de fleurs s’inscrit dans un contexte culturel et religieux du début du XVIIème siècle dans les Pays Bas. La vénération de la Vierge Marie dans un cadre domestique s’associe à la passion des flamands et hollandais pour les fleurs et les nouvelles découvertes dans ce domaine.
Ce type de composition dynamisée par Jan Brueghel l’Ancien (1568-1625) est une sorte d’assemblage pictural souvent exécuté par deux artistes : un pour la guirlande et l’autre pour les figures au centre. Généralement on dépeint dans le médaillon une image dévotionnelle d’un saint, d’une sainte ou de la Vierge et Jésus. La guirlande se substitue ainsi à une offrande par le fidèle. Dans le cadre du culte marial, cette approche est d’autant plus légitime, que le mois de mai dédié historiquement à la Vierge correspond à la floraison de la plupart des fleurs.
Sur notre œuvre, la Vierge et Jésus sont placés dans le centre du tableau. Marie assise, vue à mi-corps, est vêtue d’une robe rouge et d’un manteau bleu-vert. Un voile recouvre ses cheveux blonds et son épaule gauche est couverte d'une écharpe jaune brodée de bleu. Son fils Jésus se tient sur les genoux de sa mère, un bras appuyé sur son épaule.
Les têtes sont entourées de halos dorés.
La colombe apparaît au-dessus d'un nuage et envoie des rayons de lumière. L'aspect céleste est souligné par deux anges déployant une guirlande de fleurs. Cette guirlande en forme de goutte, nouée de rubans bleu flottants, captive le regard par l’abondance et la diversité des fleurs qui la compose.
Dominée par des tulipes : les fleurs les plus coûteuses de l’époque : tulipe rouges rayées de blanc ou tulipes blanches et jaune striées de rouge, ce sont les variétés les plus recherchées pendant la « tulipomanie », viennent ensuite les pivoines roses, blanches et rouges, les lys blancs et orange, les fritillaires orange, les œillets, les iris, les boules de neige, les jonquilles, les campanules, les pensées et bien d'autres encore.
Cette profusion de fleurs aux pétales délicatement dessinées au rendu détaillé associées aux couleurs éclatantes se détache sur un fond sombre afin de garantir en effet saisissant.
Si les guirlandes de fleurs connurent un succès considérable parmi les peintres anversois, notre tableau par la forme de la guirlande s’attache au corpus des œuvres provenant de Frans Francken II et son atelier.
La conception inhabituelle en forme de larme de la guirlande, ouverte sur le haut car sur le point d’être nouée par les anges se trouve dans les œuvres suivantes de Frans Francken II.
Œuvres en rapport :
- Frans Francken II, vente aux enchères Christie’s Londres, 1980 (publié dans le catalogue U. Härting, Frans Francken le Jeune [1581–1642]. Les peintures avec catalogue critique des œuvres, Freren 1989, p. 65, n° 126)
- Frans Francken II, vente aux enchères Philips, Londres, 11/12/1990, lot n 181
