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Saint Sébastien, atelier de Cornelis Cornelisz van Haarlem, XVIème siècle

Époque : XVIème siècle
Provenance : Pays-Bas
Matériaux : huile sur panneau de chêne
Signature : Atelier de Cornelis Cornelisz van Haarlem (Haarlem 1562-1638)
Dimensions : Encadré: h. 108 cm, l. 92 cm
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Atelier de Cornelis Cornelisz van Haarlem (Haarlem 1562-1638)
Epoque fin du XVIème siècle

Huile sur panneau de chêne, h. 88 cm, l. 73 cm (34.65 in x 28.74 in)
Cadre français d’époque Louis XIII en bois doré et sculpté de feuilles de chênes et de glands.
Encadré: h. 108 cm, l. 92 cm (42.52 in x 36.22 in)

Notre œuvre fusionne en lui toutes les facettes de la création artistique en pleine ébullition à Haarlem à la fin du XVIème siècle. Les artistes fondateurs de l’académie de Haarlem, Cornelis Cornelisz, Hendrik Goltzius, et Carel Van Mander, profondément influencés par l'art maniériste rapporté d'Italie et développé à Prague par leur compatriote Bartholomeus Spranger, portent l’intérêt à l’anatomie et à l’étude du corps humain à son apogée dans les Pays-Bas.
Le choix d’illustrer Saint Sébastien n’est qu’un prétexte à faire valoir la maîtrise parfaite du corps humain. Sous les traits d’un jeune homme, dont la figure athlétique symbolise l’idéal de la beauté masculine, le peintre s’adonne à cette représentation plastique et graphique du corps, une mise en scène optique de l’expressivité manifeste de la personne.
Le canon de beauté antique retranscrit au pinceau nordique, c’est ainsi qu’émerge de l’obscurité, la figure vigoureuse du saint, dénudé dans sa vulnérabilité absolue.
Debout il lève ses bras vers le ciel, tandis que sa tête penchée à l’arrière semble trouver l’appui contre le tronc d’arbre. Ses yeux cherchant la délivrance divine d’en haut, dans son regard l’espérance et la confiance se mêlent et contrastent avec son expression faciale : bouche entrouverte, les sourcils froncés trahissant le tourment.
Le moment extatique du supplice où surmontant la souffrance, la jouissance mystique se dessine sur son visage.
La tension musculaire à son apogée semble être à peine contenue dans ce corps qui résiste avec toute la vigueur martial d’un guerrier.
Les chairs rosées aux tonalités jaune et chaude sont nuancées de bleu grisâtre pour indiquer les ombres légères formées par les ondulations musculaires.
Le travail du clair-obscur donne sa force plastique à ce corps humain, la lumière intense éclaire la partie supérieure, éblouissante au niveau du thorax telle la cible des archers, laissant dans l’ombre ses hanches.
L’étoffe blanche flottante, nouée sur le devant, lui ceinture la taille, soigneusement drapée elle introduit le mouvement dans cette composition presque statique du corps immobile face à son destin.

Notre œuvre est une variante d’après l’original peint par Cornelis Cornelisz van Haarlem.
Saint Sébastien, vers 1591, huile sur toile, h. 146 cm, l. 105 cm, conservé dans les Collections du Prince de Liechtenstein, inv. GE 2472. Une flèche transperce son corps d’où jaillissent quelques gouttes de sang.
Offert ou commandé par Michiel Jansz. van Mierevelt (Delft, 1566 - 1641), peintre du siècle d'or hollandais, il se trouvant dans sa succession à sa mort.

Seules deux répliques d’après l’original sont connues et répertoriées par Pieter Van Thiel dans son catalogue raisonnée de l’artiste. (P. J. J. Van Thiel, Cornelis Cornelisz van Haarlem, a monograph and catalogue raisonné, Ghent 1999, cat. N°. 109)
Notre variante (illustrée dans le catalogue, planche n°71) provient de la collection du marchand d’art italien Gilberto Zabert à Turin, publié dans son catalogue en 1980 avec une attribution erronée à Hendrick Goltzius.
Notre variante est également celle où la flèche est absente, ainsi que les traces de sang.
Une autre version réduite (huile sur panneau, h. 46,3 cm x 38,3 cm, planche n° 70 du catalogue) se trouvait dans le commerce d’art New Yorkais dans les années 1990.
Ses deux variantes devraient en toute évidence provenir de l’atelier de l’artiste comme le suggère P. Van Thiel et appartiendraient à la production d’atelier de la période d’activité comprise entre 1586-1593.

Cornelis Corneliszoon van Haarlem ou Cornelis Cornelissen ou parfois francisé Corneille de Haarlem (1562-11 novembre 1638 à Haarlem), est un peintre et un dessinateur maniériste néerlandais.
Cornelis est né en 1562 dans une famille aisée de Haarlem. Ses parents ayant fui la ville lors du siège espagnol (décembre 1572 - juillet 1573), l'enfant fut confié au peintre Pieter Pietersz (v.1540-1603), qui l'éleva et lui apprit son art.
Après un séjour anversois d'un an destiné à parfaire sa formation sous la direction du maître Gillis Coignet, il revint à Haarlem où il s'installa définitivement vers 1580-81. C'est en 1583 qu'il y reçut sa première grande commande, le portrait de groupe des membres d'une milice bourgeoise : le Banquet de la Garde civique de Haarlem. La même année, Cornelis rencontra Hendrik Goltzius et Carel van Mander avec lesquels il fonda l'Académie de Haarlem.
En 1588, la diffusion de cinq de ses œuvres par l'entremise de gravures de Goltzius lui apporta une certaine célébrité. Cornelis fut plus tard nommé peintre de la ville de Haarlem et, en 1630, il participa à la réorganisation de la guilde locale de Saint-Luc en réformant ses statuts médiévaux dans l'esprit de la Renaissance.
Ses œuvres – souvent signées du monogramme CH – reflètent bien les travaux de l'Académie de Haarlem par une approche naturaliste, redevable de la pratique du dessin d'après nature comme de l'étude des sculptures antiques et qui a rapidement supplanté l'influence maniériste de Spranger.
Il a réalisé non seulement des sujets bibliques ou mythologiques, mais aussi des portraits et des natures mortes.

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