Vendu

Entrée de Louis XIV à Douai, atelier d’Adam Frans Van Der Meulen

Époque : XVIIème siècle
Provenance : Paris, France
Matériaux : huile sur toile
Signature : Atelier d'Adam Frans van Der Meulen
Dimensions : encadré : h. 83 cm, l. 100 cm
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L'entrée solennelle de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche dans la ville de Douai le 23 août 1667
Atelier d’Adam-François van der Meulen (Bruxelles, 1632 - Paris, 1690)
Huile sur toile, h. 62 cm, l. 80 cm
Cadre d’époque Louis XIV en bois doré et richement sculpté de rinceaux et volutes « à la Berain »
Dimensions encadré : h. 83 cm, l. 100 cm

Notre remarquable tableau illustre la reddition de Douai, l'entrée solennelle du roi et de la famille royale mais aussi - dans un but de propagande - l'un des moments forts de la guerre de Dévolution (1667-1668), première des grandes guerres du jeune souverain.
L’événement représenté correspond à un épisode de la campagne de Flandre de 1667, auquel participa le roi lui-même : le 6 juillet 1667, la ville de Douai se rendait aux armées françaises après un siège de quatre jours. Le roi, qui était à la tête de ses troupes, partit alors chercher la reine Marie-Thérèse à Compiègne pour lui montrer cette conquête faite en son nom et pour effectuer une entrée solennelle dans la ville flamande.
Van der Meulen saisit l’instant précédant immédiatement l’entrée dans la ville, au moment où les magistrats de la cité viennent témoigner de leur soumission devant les remparts.


Au centre de la composition, la reine Marie-Thérèse apparaît à la porte d’un carrosse d’apparat richement orné, accompagnée de dames de son entourage. Le cortège s’est arrêté devant la porte d’Arras, une des entrées dans la ville de Douai – on aperçoit au fond le beffroi et la tour de l'église Saint-Pierre. Un groupe d’échevins vêtus de noir s’agenouille devant elle, afin de rendre hommage à leur suzeraine et lui remettre les clefs de la ville. Cette scène centrale est encadrée par des cavaliers au premier plan, et s’insère dans une foule militaire bigarrée au deuxième plan. Entouré de ses généraux (dont certains sont cuirassés), à gauche du carrosse, le roi monte un cheval marron. Chapeau aux plumes rouges, il est vêtu d’un justaucorps d’apparat brodé d’or, ceint de l’écharpe blanche du commandement militaire et, de sa main droite, prend appui sur une canne. Sa posture face au spectateur, et vers lequel tout son entourage se tourne, achève de l’identifier comme le souverain. En arrière-plan la ville de Douai se détache sur fond de ciel bleu aux nuages épars dominé par la fumée des canons, indiquant que le siège s’achève. Des remparts partiellement en ruine accueillent de nombreux spectateurs, tout comme le pont d’accès à la ville. Quelques flammes s’élèvent dans le lointain, à gauche. Seuls les lances et quelques monuments emblématiques de la cité flamande rompent avec l’ordonnancement horizontal de la composition.
La richesse des costumes et toilettes de cour tranche avec les images de guerre en arrière-plan, transformant un évènement militaire en une scène de la vie de cour.

On sait que Van der Meulen avait fait un voyage en Flandre au cours de l’année 1667, pour prendre connaissance des caractéristiques topographiques et urbaines locales. La scène représentée sur notre tableau est un événement hautement politique de la part du jeune souverain qui, pour revendiquer des provinces espagnoles, y organise un honneur offert à cette ville, en la personne de la reine de France Marie-Thérèse d'Espagne, fille de leur ancien maître Philippe IV, qui a hérité de son père les droits aux territoires reconquis. La guerre a pour cause les prétentions respectives de Louis XIV et de l'empereur Léopold Ier concernant la dévolution successorale de leur beau-père commun, le roi d'Espagne Philippe IV. Une campagne d'été est lancée par le roi de France vers les Pays-Bas espagnols en mai 1667 : Charleroi, Ath, Tournai et enfin Douai le 7 juillet tombent en un mois.
Merveilleusement entouré par les grands artistes que sont Charles Le Brun et Adam Frans van der Meulen, le roi décide d'un programme iconographique célébrant cette campagne militaire et retient pour cela le support de la tapisserie. Parmi les nombreux sujets choisis pour la tenture de 'l'Histoire du Roy, cinq se rapportent à des événements de la guerre de Dévolution. Après le siège de Tournai, le second épisode représenté est celui du siège de Douai qui eut lieu le 4 juillet 1667. Il y a eu donc deux sujets retenus pour Douai : la prise de la ville mais aussi l'entrée solennelle du 23 août, pour laquelle un dessin de Le Brun et van der Meulen est conservé à Versailles. La tapisserie de cet épisode n'ayant jamais été tissée - sans doute car Colbert jugea qu'elle faisait doublon avec la prise de la ville le 7 juillet 1667 - notre tableau constitue un précieux témoignage de cette commande royale pour laquelle quelques versions avec variantes par le peintre et son atelier sont connues.


OEuvres en rapport :

1. Adam Frans Van der Meulen, huile sur toile, 63 x 81 cm, Versailles, Musée national du château, inv. MV 5906.(Fig.1) Cette version est considérée comme esquisse originale du carton commandé pour la manufacture des Gobelins et destiné à l'Histoire du Roi.
2. Huile sur toile, 61,8 x 93 cm, Paris, Institut néerlandais, fondation Custodia, composition plus large avec détails supplémentaires à gauche et à droite (inv. 3595)
3. Huile sur toile, 74 x 92 cm, Douai, Musée de la Chartreuse, composition au même cadrage que celle de Versailles
4. Huile sur toile, 65.5 x 82 cm. Anvers, The Phoebus Foundation
5. Huile sur toile, 65 x 82 cm. Vente Artcurial, 16 juin 2020

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