Portrait d’un enfant aux bulles de savon
Atelier d’Alexis Grimou (Argenteuil, 1678 – Paris, 1733)
Ecole Française du premier quart du XVIIIème siècle

Huile sur toile, h. 80 cm l. 63,5 cm
Cadre en bois doré et richement sculpté aux coins fleuris d’époque Louis XIV.
Encadré : h. 101 cm, l. 82 cm

Provenance:
probablement vente Drouot, 13/05/1898 lot n° 19 : Alexis Grimou, un portrait de jeune garcon, à mi-corps appuyé sur une balustrade de pierre et faisant des bulles de savon (toile 79x63 cm)

A la fois charmante et énigmatique notre œuvre présente un jeune garçon qui s’amuse à souffler des bulles de savon. Doté d’un éclairage théâtral, sa figure se détache sur un fond vert. La main posée sur un entablement en pierre, corps tourné de trois quarts, il est en train de souffler une bulle de savon a travers sa paille qui il pince délicatement entre ses doigts.
Vêtu dans un style hollandais du XVIIème siècle, chapeau de velours à plumes, une veste de velours ornée de rubans rouges sur un chemisier blanc, ses longs cheveux bouclés encadrent un visage illuminé par des larges yeux souriants et malicieux. Empreinte de l’insouciance de l’enfance et d’une gaieté typique des peintures hollandaises à la façon de « joyeux buveur », notre œuvre illustre le thème de la fugacité et la brièveté de la vie faisant l’allusion à l’homo bulla (la bulle symbolisant la vie humaine et sa fragilité), popularisé à la Renaissance par les Adages d'Érasme (1500), (« si l’on dit qu’un homme est une bulle, combien plus l’est un vieillard »).

Bien que portraitiste français et élève de François de Troy et de Bon de Boullogne, Alexis Grimou se passionne au début des années 1700 par la peinture hollandaise et particulièrement par l’œuvre de Rembrandt. Il réalise des portraits des personnages fantaisistes aux costumes extravagants, les musiciens, les fumeurs, les buveurs. Surnommé le Rembrandt français, le peintre sait allier l'élégance de la mise en page à l'intelligence de l'expression, donnant à ses portraits un caractère anecdotique et spontané hérité de la tradition nordique . D'une génération charnière entre le XVIIe et le XVIIIe siècles, il joue un rôle fondamental dans l'évolution du portrait français accompagnant le déplacement de la peinture d'histoire de Poussin vers la fête galante de Watteau.