Vendu

Coffret à écrire aux incrustations à "l'intarsia", Florence fin du XVe siècle, Renaissance Italienne

Époque : XVe siècle
Provenance : Florence, Italie
Matériaux : bois incrusté de bois indigenes
Dimensions : h. 23 cm, l. 45cm, p. 29 cm
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Coffret à écrire aux incrustations à "l'intarsia",

Florence, Italie

époque: fin du XVème siècle

Dimensions: h. 23 cm, l. 45cm, p. 29 cm


Noyer massif avec incrustations de différentes essences de bois indigène teintées


Rare coffret à écrire au décor complexe d’incrustations appartenant à un groupe de meubles et objets exécutés à Florence à la technique de « l’intarsia » au cours du XVème siècle, lors du « quattrocento », première Renaissance Italienne.
De forme rectangulaire, notre coffret ouvre par un couvercle découvrant un intérieur contenant quatre tiroirs et trois compartiments.
Ses trois côtés ainsi que l’intérieur du couvercle présentent un riche répertoire des plus beaux motifs géométriques réalisés grâce aux incrustations de petites tesselles et filets de bois de plusieurs teintes (allant du plus clair au plus foncé).
Les frises de chevrons emboités, les bandes en zigzag, des frises d’hexagones incorporant les damiers, les frises de losanges ; multiple et complexe décor géométrique culminant au centre de la façade et des côtés par des séries des étoiles à huit points formées des polyèdres tridimensionnelles dont une face au damier, positionnées à l’intérieur des deux cadres enchevêtrés.
L’intérieur du couvercle révèle un décor géométrique composés de plusieurs bandes de tesselles avec au centre dans un encadrement de frises de losanges vides et en damier : l’intarsia illustrant des Instruments de la Passion.
Sur une butte figurant le Golgotha sont représentés :
• Le soleil et la lune humanisés (l’éclipse)
• La croix de crucifixion avec la plaque INRI
• La Sainte Eponge au bout d’une branche
• L’échelle (pour descendre le corps du Christ mort)
• La colonne de flagellation
• La lance du centurion perçant le flanc du Christ
• Le coq surmontant la colonne (le reniement de St Pierre)

L'extérieur du couvercle accueille en son milieu, un damier, qui permettait d'utiliser le coffre comme une boite à jeux, les compartiments intérieurs permettant par exemple de ranger les pions. Les objets et les meubles étant polyvalents au XVème siècle du fait de leur rareté.

Notre coffret s’inscrit dans le mouvement artistique alliant la géométrie et la perspective qui va de pair avec les prouesses architecturales de la Renaissance italienne. L’art de l’incrustation se déploie ici dans une recherche de formes tridimensionnelles. Les artistes multiplient des techniques visuelles, en utilisant les pièces de bois aux couleurs contrastées pour créer la profondeur et l’ombre, pour donner l’impression des objets en trois dimensions dans un espace bidimensionnel.


Œuvres en rapport :
• Coffret, vente Sotheby’s Londres, 03/12/2014, lot 74 (l’intérieur du couvercle pas décoré)
• Coffret, musée Jacquemart-André de Chaalis à Fontaine-Chaalis


Deux autres coffrets similaires sont illustrés dans M. Tinti, Il Mobilio Fiorentino , Milan, 1929, pl. XIX ; Catalogus van meubelen en betimmeringen , cat. Rijksmuseum Amsterdam, La Haye, 1952, no. 384, fig. 10

La géométrie et les études de perspectives ont une place importante dans les plus hautes sphères de l’aristocratie florentine.
Notre coffret témoigne non seulement l’art de l’intarsia, mais surtout d’un gout prononcé pour les sciences et l’esprit érudit de son propriétaire/commanditaire, tout en étant très dévot. Car la présence des instruments de la Passion à l’intérieur du couvercle permet un recueillement privé, et sert à la contempler les souffrances du Christ.


Intarsia :
Procédé mixte puisqu’il consiste à découper des petites tesselles et filets de bois aux différentes teintes et à les incruster dans des cavités creusées dans la surface du noyer massif. Ces incrustations sont retenues dans les alvéoles par collage pour éviter l’arrachement.
La technique de « intarsia » est contemporaine de celle de « certosina », la derniere consiste à assembler des motifs geometriques contrastés à l’aide de tesselles de bois, corne et os, en partie teinté de vert.
Nous retrouvons les formes géométriques présentes sur notre coffret sur les coffrets exécutés « alla certosina » dans les ateliers venitient des Embriachi (le fondateur de l’atelier marchand et banquier florentin Baldassare Ubriachi)

Perspective linéaire et intarsia dans la Florence au XVème siècle

Les principes de la perspective linéaire ont été posées dans les années 1435/36 par un théoricien architecte Léon Battista Alberti (1404-1472) dans son traité De Pictura suite à des expériences réalisées par Filippo Brunelleschi (1377-1446) lors de la construction de la cathédrale de Florence.
Grâce à sa méthode de conception de panoramas urbains à l'aide d'un miroir et d'un panneau avec judas, les artistes Florentins comme par exemple Masaccio et Uccello furent les premiers à appliquer les règles de la perspective en peinture.
Brunelleschi ne s'est pas adressé uniquement aux peintres avec son invention. L'historien de l'art et théoricien Giorgio Vasari (1511-1574) remarquait à ce propos que l'architecte avait fait des efforts particuliers pour [instruire] dans sa méthode « ceux qui fabriquaient des tarsia, c'est-à-dire, qui pratiquaient l'art d'incruster des bois de différentes couleurs ». Vasari dit de Brunelleschi: "Il a été pour eux d'une telle inspiration qu'ils ont mis à profit ce métier et l'ont pratiqué avec une grande maîtrise et ont depuis lors produit de nombreuses œuvres remarquables qui ont grandement contribué à la réputation de Florence et lui ont été utiles."
Les expériences de Brunelleschi ont marqué le début de l'âge d'or de la marqueterie et les maîtres florentins de l'intarsia étaient connus au-delà des frontières de la Toscane sous le nom de maestri di prospettiva, c'est-à-dire les maîtres de la perspective.

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